Ces dernières années, les prix de l’énergie et notamment de l’électricité ont flambé. Plusieurs raisons à cela, notamment politiques ou géopolitiques.
Si certains évènements sont difficilement prévisibles, comme la guerre entre l’Ukraine et la Russie par exemple, il est possible de surveiller certains indicateurs pour connaître les évolutions de sa facture.
Le Lab' des Énergies vous donne indicateurs pour suivre le prix de l'électricité.
1. Le tarif réglementé de vente (TRV)
Le tarif réglementé de vente (TRV) de l’électricité est un bon indicateur.
Plusieurs fournisseurs d’énergie proposent des offres indexées sur le tarif réglementé. Ce dernier a été supprimé pour la majorité des clients mais reste disponible aux :
- consommateurs finaux domestiques, y compris les propriétaires uniques et les syndicats de copropriétaires d'un immeuble unique à usage d'habitation ;
- consommateurs finaux non domestiques qui emploient moins de dix personnes et dont le chiffre d'affaires n'excède pas 2 millions d'euros, visés à l'article L.337-7 du code de l'énergie.
Il ne peut être proposé que par l’opérateur historique EDF ou les ELD (entreprises locales de distribution).
Les TRVE sont censés évoluer deux fois par an, en février et en août. Ils sont fixés par les pouvoirs publics (le ministère de l’Économie et de la Transition Ecologique), sur proposition de la CRE (Comission de régulation de l’énergie).
2. Les prix sur les marchés de gros

Les marchés de gros sont un des meilleurs indicateurs pour l’évolution des prix de l’électricité.
Il s’agit des marchés où est négociée l’électricité, achetée et vendue avant d’être revendue via le réseau de distribution aux clients, qu’ils soient professionnels ou particuliers.
Les principaux acteurs de ce marché de gros sont : les producteurs d’électricité ; les fournisseurs ; les négociants ; et les opérateurs d’effacement.
Deux marchés de gros existent :
Les marchés SPOT
L’opérateur RTE indique qu’il s’agit des « prix établis sur le marché de l'électricité par les bourses le jour J pour le lendemain ».
Ils sont composés des produits journaliers ou day-ahead ; et des produits infrajournaliers (demi horaires, horaires ou par blocs d’heures). Pour la France, les produits spot sont échangés sur la bourse EPEX Spot.
Les marchés à terme
Ces marchés de l'électricité sont moins dans l’immédiateté. Il s’agit d’achats de gros sur le long terme, avec des livraisons prévues jusque dans plusieurs années.
La CRE indique : « Les acteurs du marché de l’électricité peuvent signer des contrats de vente/d’achat d’électricité pour une fourniture dans les jours, les semaines, les mois, les trimestres, ou les années à venir, à un prix négocié à la date de conclusion du contrat ».
Un courtier en énergie, comme le Lab des Energies, peut vous aider à suivre le cours des prix de l'électricité. Nos experts proposent un service de suivi et d'alerte des prix de l'énergie pour vous aider à acheter au bon moment.
3. Le prix du gaz

Le prix du gaz est également un indicateur clé pour anticiper les variations du prix de l’électricité.
En Europe, les deux énergies sont étroitement liées : les centrales à gaz participent activement à la production d’électricité, notamment lors des périodes de forte demande.
Ainsi, une hausse du prix du gaz entraîne souvent une augmentation du coût de production de l’électricité sur les marchés.
En France, les cotations du gaz peuvent être suivies sur la place de marché nationale PEG (Point d’Échange de Gaz), qui reflète le prix du gaz livré sur le territoire.
Le TTF : Title Transfer Facility
Ce marché est fortement influencé par le TTF (Title Transfer Facility), la place de marché néerlandaise devenue référence européenne depuis plusieurs années.
Le TTF sert de baromètre continental, tandis que le PEG traduit plus directement les évolutions des prix en France.
Suivre ces deux indicateurs permet donc d’anticiper les mouvements de prix sur le marché de l’électricité : lorsque les cours du gaz augmentent au PEG ou au TTF, les tarifs de l’électricité tendent eux aussi à grimper, en particulier à court terme.
4. L’indice CNR : un repère pour suivre le coût de l’électricité des entreprises
L’indice CNR de l’électricité vendue aux entreprises est un outil statistique conçu pour mesurer l’évolution du prix réel de l’électricité payée par les entreprises en France.
Publié par l’INSEE, il reflète les tarifs constatés sur le marché pour les consommations finales, c’est-à-dire l’électricité utilisée directement par les professionnels pour faire fonctionner leurs bâtiments et leurs équipements.
Cet indice ne prend pas en compte la TVA. Il permet donc de suivre les variations « nettes » du coût de l’énergie, sans être influencé par la fiscalité.
C’est un indicateur précieux pour anticiper les tendances tarifaires et évaluer la compétitivité énergétique d’une entreprise dans le temps.
Le CNR (Centre National des Réseaux) l’utilise notamment pour analyser les dépenses d’électricité des bâtiments tertiaires comme les bureaux, ateliers ou entrepôts non frigorifiques.
Ces lieux consomment principalement de l’électricité pour le chauffage ou la climatisation, l’éclairage, l’alimentation des serveurs informatiques ou encore les systèmes de sécurité.
L’indice traduit donc l’évolution du coût de l’énergie pour un usage courant et concret.
Au fil des années, la base de calcul de cet indice a été modernisée pour mieux représenter la réalité du marché.
Plusieurs séries statistiques ont ainsi été remplacées, puis raccordées entre elles afin de garantir la continuité des données.
En pratique, les entreprises qui utilisaient l’ancien indice « IPP électricité vendue aux entreprises » peuvent se reporter au nouvel indice CNR sans aucune conversion.
Les deux séries sont compatibles et permettent de comparer les prix de l’électricité sur plusieurs années sans rupture de cohérence.
Pour les professionnels, cet indicateur constitue donc un baromètre fiable de la dynamique des prix de l’électricité sur le marché français.
En le suivant régulièrement, il devient plus facile de comprendre les mouvements tarifaires, d’anticiper les hausses à venir et d’ajuster sa stratégie énergétique, que ce soit pour renégocier un contrat ou envisager des solutions de production locale comme le photovoltaïque.
5. L’ARENH et le VNU
Mis en place en 2011, l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter une partie de la production d’électricité nucléaire à EDF, le fournisseur historique.
Un tarif de 42€/MWh avait été fixé en 2012 et n’avait pas changé.
Si la demande des fournisseurs d'électricité alternatifs est supérieure au plafond imposé, un écrêtement est décidé.
Dans ce cas, les fournisseurs qui ont demandé une quantité d’électricité ARENH reçoivent tous le même pourcentage de cette électricité.
Les demandes ne peuvent donc pas être totalement couvertes, ce qui oblige les fournisseurs à se tourner vers le marché de gros, où les prix sont plus volatils. La facture peut donc être impactée.
Or le dispositif ARENH va prendre fin au 31 décembre 2025. Avec le nouveau mécanisme choisi, le prix du MWh a été fixé à 70€ sur 15 ans. Il ne devrait plus y avoir de limite de quantité pour EDF.
Mais mauvaise nouvelle : en raison de la fin de cet approvisionnement à prix régulé, les factures pourraient augmenter. Cela s’explique notamment par l’instabilité des marchés de gros.
Reste que le Versement Nucléaire Universel (VNU) a été mis en place justement pour protéger les consommateurs.
Selon EDF il implique « le prélèvement par l’Etat d’une partie des revenus effectifs générés par le parc nucléaire historique d’EDF (taxe), dès lors que ces revenus excèdent certains seuils. Dans un tel cas, le montant prélevé sera redistribué aux consommateurs selon des modalités qui restent à définir dans des textes à venir. »
6. Les publications de la CRE
La commission de régulation de l’énergie, ou CRE, permet également d’en savoir plus sur les évolutions de prix de l’électricité. Elle publie notamment des rapports et études.
Parmi eux : un bulletin trimestriel de l’activité des marchés de gros de l’électricité ; ou encore un observatoire des marchés de détail, tant pour le gaz que pour l’électricité.
💡 Bon à savoir : La fiscalité a un impact sur la facture d'électricité. C'est notamment le cas de l'accise sur l'électricité dont le montant reste important. Certaines entreprises peuvent bénéficier d'une exonération partielle ou totale. Pour la demander, vous pouvez vous tourner vers les courtiers du Lab des Energies.