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Le Gaz Naturel Liquéfié ou communément appelé GNL, est devenu un élément essentiel pour la compréhension globale du marché de l’énergie. Cette deuxième chaîne gazière d’importation du gaz, avec le gazoduc, a connu un rebond de 60% en 2022. L'équation complexe du marché du GNL implique non seulement une synchronisation précise entre l'offre et la demande, mais aussi une préparation proactive pour faire face à des scénarios imprévus. Les perturbations dans l'approvisionnement, qu'elles soient liées à des facteurs géopolitiques, à des catastrophes naturelles ou à d'autres événements imprévus, peuvent potentiellement compromettre l'équilibre délicat du marché mondial du GNL. Explications :
Le Gaz Naturel Liquéfié est, comme son nom l’indique, du gaz naturel rendu liquide grâce à un process de condensation par une température baissée à -160°C.
Apparu pour la première fois en 1964, ce procédé réduit 600 fois son volume et lui permet d’être plus facilement transportable. Cette “compression” permet des transferts volumineux entre deux pays lointains et non reliés par des gazoducs. Son importation d’un pays à un autre grâce à des navires-citernes appelés “méthaniers”, est ainsi plus économiquement rentable.
Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les tensions sur les flux gaziers russes avec la fermeture de Nord Stream et la non mise en service de Nord Stream 2, ont créé des déséquilibres et des pénuries en Europe. Les sanctions envers la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine ont eu des conséquences drastiques sur le système d'approvisionnement en Europe. En effet, beaucoup de pays membres de l’UE se fournissaient auprès de l’ex Union Soviétique.
La solution de repli, grâce à sa disponibilité, a alors pris la forme du Gaz Naturel Liquéfié. Cette augmentation soudaine du besoin a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande de GNL. La concurrence entre l’Asie et l’Europe, notamment, a eu des répercussions immédiates sur le tarif de cette énergie.
Depuis la restructuration du schéma d’approvisionnement de gaz en Europe, le GNL est une ressource énergétique prédominante. Le GNL représente plus d’ ⅓ des importations en France. En 2023, la part des pays importateurs était répartie ainsi :
Une fois arrivés, les bateaux-citernes déchargent leurs cargaisons grâce aux structures de déstockage réparties sur les côtes françaises. On compte quatre terminaux méthaniers opérationnels en France :
Acheminé via gazoduc jusqu’à l’usine de liquéfaction, la transformation du GNL nécessite plusieurs étapes :
L’acheminement depuis les nouveaux terminaux méthaniers nécessite de gros investissements. Les différentes opérations de transformation (liquéfaction et regazéification) demandent des infrastructures dédiées, le transport et le stockage également.
Un autre inconvénient majeur vient du bilan écologique du GNL. Son extraction, sa liquéfaction, son transport maritime, et son exploitation sont énergivores et émettent de grosses quantités de CO2. En effet, les méthaniers sont très énergivores et polluants, comme toute la chaîne du GNL également. En France, le principal fournisseur de GNL sont les États-Unis. Et les USA exploitent le gaz de schistes pour le transformer en GNL. Son mode d’extraction n’est pas du tout sain pour l’environnement. De plus, le GNL n’est pas sans danger puisque des incidents peuvent rapidement devenir catastrophiques. Enfin, le Gaz Naturel Liquéfié représente un coût d’environ 20% plus élevé que le gaz qui transite par gazoduc.
Les fins d’hiver marquent un tournant et deviennent déterminantes car elles permettent de mesurer les niveaux de stockage et les besoins pour la prochaine saison de chauffe. Cependant, il est impératif de reconnaître que la situation actuelle diffère des schémas historiques. Par exemple, certains experts estiment que l’augmentation potentielle des capacités d’exportation de GNL sera d’environ 20 milliards de m3 pour l’année 2024. Cependant, si les prochains hivers ne rencontrent pas de températures exceptionnelles et que la sobriété énergétique demeure, les tarifs du gaz naturel devraient rester stables.
L'anticipation d'une augmentation substantielle de l'approvisionnement en Gaz Naturel Liquéfié (GNL) semble être en mesure de répondre à la croissance projetée de la demande mondiale d'importations de GNL. Cependant, des incertitudes émergent en raison de facteurs imprévus tels que des interruptions de l'approvisionnement ou des augmentations soudaines de la demande. Traditionnellement, le stockage en Europe et la flexibilité du GNL américain ont joué un rôle central dans l'atténuation de ces défis, bénéficiant notamment de la réduction de la demande en Chine et au Japon.
En conclusion, bien que l'augmentation prévue de l'offre de GNL puisse initialement sembler alignée sur la croissance anticipée de la demande mondiale, il est essentiel de rester vigilant face à certaines incertitudes. Des événements inattendus peuvent rapidement transformer le paysage du marché, nécessitant une approche proactive, basée sur la flexibilité, la résilience du stockage et une gestion stratégique des ressources. La complexité croissante du marché du GNL souligne l'importance cruciale de l'adaptabilité pour les acteurs du secteur, garantissant ainsi une position solide dans un environnement dynamique et en constante évolution.
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